Il y a trois grandes périodes sur notre beau site : la période de la présence des Antonins, la transition des Jésuites et la poursuite de la mission par les Sœurs de la Divine Providence de Ribeauvillé.
La Fondation des Antonins et le Retable
En 1313, la communauté des Antonins rachète le site à l’abbaye de Murbach et y fonde un couvent. La mission des moines était l’accueil des malades, particulièrement ceux souffrant du « Mal de St Antoine » ou ergotisme. Le rayonnement de la préceptorerie d’Issenheim couvrait toute l’Europe occidentale. Grâce à l’hygiène, la nourriture saine et le saint-vinage, dont malheureusement nous n’avons plus la recette, les moines soignaient les populations à travers les siècles jusqu’à la Révolution Française. Il nous reste les quatorze plantes utilisées pour ce saint-vinage sous forme d’un bel herbier. L’espace muséographique évoque, avec une formidable présentation, toute cette belle période. Vous y êtes les bienvenus !
Entre 1512 et 1516, le Précepteur de la communauté Guido Guersi commanda à Mathias Grünewald, le chef-d’œuvre de son parcours artistique : le Retable d’Issenheim. Cette œuvre majeure dans l’art européen constituera une forme d’art-thérapie avant l’heure. Elle permettra aux malades de s’identifier aux souffrances du Christ. Sur près de trois siècles elle contribuera à alléger leurs souffrances et à les accompagner sur le chemin de la guérison.
La transition des Jésuites
La période suivant la Révolution Française provoqua une catastrophe, liée au manque d’entretien du site : l’incendie de l’église du couvent en 1827. Heureusement le Retable avait été protégé, avant la Révolution, et mis en sécurité à Colmar, il fut donc épargné. Les Jésuites vinrent peu après s’implanter au couvent. Ils ont notamment entrepris la construction de l’actuelle Eglise St Joseph. Victime du « Kulturkampf » de Bismarck, les Jésuites quittèrent le site en 1871.
140 ans de présence des Sœurs de la Divine Providence de Ribeauvillé
Dès les années 1883, les sœurs de Ribeauvillé viennent s’installer à Issenheim. Les missions développées au cours de cette période sont riches et nombreuses : la première fut la reprise du travail de l’école des sourds-muets de Guebwiller qui venait de fermer. Elle fut suivie par la mise en place d’une école ménagère, puis par celle du noviciat (école de préparation à la vie religieuse). Elle a aujourd’hui la vocation d’accueil et rencontres pour tous les publics.